
Les poèmes figurant sous ce titre amèrement sarcastique révèlent une situation actuellement vécue : une mère, Rhéa, et son fils, Ramsès, emprisonné pour une longue peine. Ce n’est pas un dialogue : la mère exprime ses tourments, le fils, sa révolte sur le mode rap ou slam.
L'attente
Il est deux heures du mat'
Et t'es toujours pas là
Comment pourrais-je savoir
Ce que tu n’ me dis pas.
Dans ma tête défilent des images
Et l’angoisse me serre la gorge.
De la nuit je suis l’otage
Je te guette du troisième étage.
Est-ce que tu t'éclates sur des bagnoles, en scooter
Les flics aux fesses, la mort au ventre comme en enfer
Dans quoi tu cognes quand t'as les nerfs
Qu'est-ce que tu casses, qu'est-ce que t'espères ?
Je scrute l’obscurité, et je t'imagine
Quelque part au fond d'une cour en plein spleen
Shooté et dégueulant ta vie
Et tout l'amour que tu renies
Un bruit de clé, tu rentres au milieu de la nuit
Je t'ai vu passer comme une ombre qui s'enfuit
J'comprends rien à ce qui se passe
Dis-moi ce que tu caches
Y a quelque chose que t’oses pas m’dire
Mais peu importe t’es toujours là
C’que j’peux m’en foutre du r’gard des autres
Dis moi simplement c’qui va pas !
C’est vrai, j'attends toujours le pire
Et si ce n'était rien....
La visite
Je venais juste pour voir mon fils
Au fond de son lit d’hôpital
J’me trouvais face à la police
Qui n’voulait pas que je le voie.
Tout au bout du long couloir transversal
Vlà les flics avec leurs gilets pare-balles
S’la jouant gros durs, excités par la trouille.
Ils ne sont pas trop d’une patrouille
Pour faire face à la mère au « long manteau ».
Ils n’hésiteront pas à dégainer
Car il ne faut pas qu’elle approche de trop :
Le danger est là, tout peut arriver.
Je venais juste pour voir mon fils
Agonisant, criblé de balles
Je n’ai pas été sa complice
Dites moi ce que j’ai fait de mal
Ils me laissent juste crier derrière le mur
« Maman est là, je’n t’abandonnerai pas »
Ils n’ont pas l’air de trouver ça trop dur :
Normal, un vrai robot ne faiblit pas.
Ce sont les ordres, et ils les appliquent
La mère du délinquant peut bien crever.
Mon fils crie un « maman »désespéré
Ça fait désordre, et les regards obliquent.
En repartant, j’ravale mes larmes,
Sans même le voir, ni le toucher,
La haine au cœur, j’aspire au calme,
Parce que demain ça peut changer.
Tout au bout du long couloir d’hôpital,
Je pourrais p’t-être enfin franchir cette porte
On m’dirait : « Madame, rien de plus normal
C’est votre fils, quelle que soit sa faute ! »
Je courrais pour le prendre dans mes bras
Je lui sourirais, je l’embrasserais.
Sans crainte, sans honte, on se pardonnerait
Serrés tous deux, on pleurerait tout bas.
Eh toi !
J’aurais voulu slamer
Pour vous crier
Aimez-vous les uns les autres !
Comme un bon apôtre
Avant que l’Alzheimer me guette
Et que dans ma tête tout pète.
Mais voilà, pas de place
Pour le stress
Noyée dans ma peine
Qui me gère et m’entraîne,
Je suis la mère de l’incarcéré
De l’entôlé de la société.
Ah il ne pisse plus le sang
Depuis au moins cinq ans !
Dans le corps cinq balles
Et neuf mois d’hôpital
Mais me direz-vous : il a forcément tué,
Ou bien encore, il a violé, il a braqué.
Votre fils est un monstre Madame !
Il n’a pas le droit de cité
Il ne sera jamais qu’un damné
Il ne sera jamais des nôtres
Il n’est bien qu’enfermé
Qu’il expie sa faute
Qu’il purge son passé jusqu’à la fin de ses jours
Et même s’il n’est pas coupable
Il a été jugé, et rien, pas même votre amour
Ne le rendra jamais plus respectable.
Votre fils est redoutable Madame.
Il s’est attaqué aux biens de l’Etat
Et même s’il s’est rendu, s il a levé les bras
Il était armé, et il a payé toutes ces autres fois
Où il s’est joué des gardiens de la loi.
Il fallait un exemple, faute de le tuer
Il n’est pas mort, mais il va devoir le payer
Mourir à petit feu jusqu’à la folie
Et vous l’y accompagnerez si vous ne renoncez pas à lui.
Voilà ce que me dit la société des gens bien pensants
Celle qui nous a maudit
Celle qui nous enterre vivants.
Et les autres que font-ils ?
Mais rien, ils dorment, après une petite crise d’adolescence
Et se fondent dans leur fatale obéissance
Ils s’abaissent devant leurs chefs, ces putois serviles.
Mais qu’est-ce que vous en savez de mon Fils ?
Rencontrez-le, je vous mets au défi !
Je sais que mon slam vous accuse
Mais qui ne dit rien consent
Je sais que je suis une intruse
Et que mon texte est violent
Mais qui peut imaginer la violence d’une incarcération ?
Qui pourra jamais imaginer une réparation qui ne soit pas destruction ?
Qui réagira un jour ?
Qui me redonnera de l’espoir ?
Bientôt
Bientôt, je sais, je vais le voir
Je traverserai le miroir
Laissant ma blessure au placard
J’oublierai tous ces jours meilleurs
Auxquels j’étais partie rêver ailleurs
Fuyant ma vie, fuyant ma peur
Bientôt je sais, je vais le voir
Mon grand dilemme, mon crève-cœur,
Et j’accomplirai mon devoir
En me blindant de toutes parts
Pour affronter son regard
Celui du fils, de l’innocent,
Dont la souffrance n’a pas de fin
Et qui est toujours mon enfant
Dans cet enfer où il n’est rien
Trahi, emmuré, supplicié
Il attend tout de moi
Et je n’ai ni le droit
Ni l’envie de l’abandonner
Il me prend pour une femme de pouvoir
À ma faiblesse, il refuse de croire
Et dans ce parloir détestable
J’ai peur de me montrer vulnérable
À travers moi, je sais qu’il rêve
De grands voyages, et de victoires
Jusqu’au moment où finit la trêve
Qu’il sent pointer le désespoir
Je lâche prise, je baisse les armes.
De mon cœur gros perle une larme.
Les yeux baissés, il me murmure
« J’ comprend qu’pour toi c’est bien trop dur
Je n’t’en veux pas si t’y arrives pas
Vu qu’toi t’es pas comme les autres.
Et que l’argent ne t’ motive pas
Je n’y peux rien t’es une artiste
Mais c’est pas grave, tu restes ma mère
Bientôt je sais que je vais l’voir
Qu’on s’montrera fort l’un pour l’autre
Parce que de choix il n’y en a pas
Que l’on ne peut fuir, ni faiblir
Sans prendre le risque de mourir
Mais moi, je sais qu’au-delà des mots
Des apparences ou du martyre
Mon tout petit n’en doute jamais
Pour toi, je serai toujours une louve
Tant de fois
Tant de fois, on m’a dit de penser à moi
Tant de fois on m’a poussé à me distraire
Comment oublier c’qui fait partie de moi ?
Comment accepter que je n’ puisse rien faire ?
Quoi que je fasse, tout me ramène à toi mon fils
Emprisonné comme un animal dangereux,
Séquestré malgré toi dans l’antre du vice,
Où tu tentes de sauver ce qui t’est précieux.
Ton droit à l’instruction, ta joie de vivre
Ton intégrité et puis ta liberté
La santé de ton corps et de ton esprit
Au mépris de tous les respects bafoués.
Même quand je perds une bataille, je garde l’espoir
Quelque chose me dit que ce n’est pas possible
Que ça s’arrêtera bientôt, et qu’il faut y croire
Mais quand bientôt ? Ça devient si pénible.
Ça fait déjà cinq ans qu’ils te tiennent !
Il parait qu’un Dieu veille sur nous
Qu’il attend juste le bon moment
Pour dénouer cette trame infernale.
Mais bordel ! Quand arrivera-t-il ce « bon moment » !
En exil
En exil dans ma chambre
En exil dans mon lit
Je squatte déjà ma tombe
Où je cherche l’oubli
Les yeux clos, verrouillés
Harcelée de pensées
Probabilités
Que je n’ peux oublier
Aucune nécessité
Je me laisse couler
J’aperçois la surface
Qui me laisse de glace
Eau trouble, algues noires
Me retourne le miroir
Je suffoque dans mon lit
Où je ne trouve l’oubli
Automate, je me lève
Sors le chien au balcon
Mange un dernier croûton
Il faut que je me lave…
À quoi bon sentir bon ?
Mon chien sent le putois
J’suis seule dans la maison
D’ailleurs j’ai plus de savon
J »’ai envie d’m’en aller
D’m’étendre sur un linceul
Y pleurer tout mon soûl
Vomir cette société
Qui veut faire de moi
Un déchet sans avenir
Qui m’épuise au combat
Parce que je suis ta mère
Mon fils, mon pauvre fils
Du fond de ta prison
J’ai peur que tu ne glisses
Dans la déraison
Mon fils est en prison
Je marche sur cette plage où rien ne m’émerveille
Mon cerveau brisé par une nuit sans sommeil.
Je sais bien que jamais rien ne sera plus pareil !
Et je pleure derrière mes lunettes de soleil !
C’est comme si je regardais mourir mon enfant
C’est comme si ma haine s’aiguisait avec le temps
Je ne peux pas l’oublier ou le condamner
Comment ne pourrais-je pas me culpabiliser ?
Je me ronge et m’aigris chaque jour un peu plus
Impuissante, je me mets à parler en pleine rue
Ils l’ont jugé, enfermé, ils veulent le tuer
Lentement à p’tit feu pour mieux se rassurer
Lui, il clame son droit à la vie, la liberté
Ignorant ses chaînes, il continue à chanter.
Ça les agace : ils veulent sa mort, le faire payer !
Pourtant il n’a pas tué, ni blessé, ni violé.
Il est enfermé, mais libre dans sa tête :
Bientôt on pourrait la lui couper peut-être ?
Un pas en arrière : la croix gammée peut renaître,
Pour ne pas perdre la face avant que ça pète !
Je ne pourrais plus y croire à votre justice
Qui s’est acharnée si cruellement sur mon fils
Je ne pourrais que haïr votre police
Autorisée à tuer, dans la plus grande violence
Il aurait dû s’appeler Eric et non El Hadj,
Il aurait dû être blanc et non métis.
Il n’aurait pas pris ses cinq balles dans le corps,
Si les flics ne s’étaient pas sentis aussi forts,
Comme autrefois a pu l’être la milice
Comment voulez-vous que je n’aie pas la rage ?
Je ne suis pas cette mère
J’ai bu ce soir, tant la honte me ronge
D’avoir laissé le téléphone occupé
Alors que je savais que tu allais me rappeler.
Mais vois-tu je n’en peux plus par moments!
Non je ne suis pas cette mère idéale
Moitié amazone et moitié sidérale
Non je ne suis pas celle dont tu te souviens
Dans le rêve d’enfant que tu entretiens
Je suis la malheureuse qui ne peut rien
Qui voudrait tant bien faire
Mais qui se lasse parfois du lien
Qui la broie, la tue et l’enterre !
Je suis bien vivante et morte à la fois
De ne pas savoir comment t’atteindre
Mais comment te faire comprendre
Comme c’est dur de garder foi en toi ?
Que je meure maintenant de t’avoir trahi
Que je meure aussi de t’avoir fui
Toi, mon cœur, mon sang et ma vie.
Que je meure si je te renie !
Ma maladie
Je souffre d’une grave maladie
Sournoise, invisible, imprévisible
Prête à surgir de mes entrailles
Même apaisée, je sens la bête qui sommeille
Prête à surgir, brutalement, fiévreusement
Dangereusement furieusement
De princesse prisonnière du donjon
Je deviens dragon crachant des flammes
D’adoratrice de Gandhi et de Bouddha
Je me réincarne en Attila ou Ghengis Khan
La douleur physique la plus intense
N’égalera jamais ce pic de souffrance
Qui chaque jour que je vis me transperce
Du seul souvenir de ta mort lente mon fils
Mon mal est chronique et violent
Il puise ses racines dans le passé
Il s’alimente toujours dans le présent,
À l’approche du mirador je suis cassée
Je suis la poétesse de la basse Cour
J’emmerde les Messieurs de la Haute Cour !
Mes mots ne sont pas dignes d’un recueil
Pardon si je heurte vos oreilles !
C’est pas du Lamartine, du Nerval ou du Musset
C’est de la merde du peuple que j’extirpe mes vers
Je ne veux en aucun cas à vous plaire
Il vous faudra me tuer pour me faire taire
Je suis la poétesse de la cour des Miracles
Des petites gens, des misérables, des assassins
Et jamais mon stylo ne renâcle
À vous foutre à poil, bande de chiens !
France
France terre d’abondance
France terre de souffrance
Tu regardes crever
Tes enfants égarés
Vois la haine des prisons
De nos chairs emmurées
Vois un peuple aduler
Les donneurs de leçons
Vois la colère froide
Qui couve dans nos cœurs
Te faut-il un décor
Pour d’autres barricades ?
France fais preuve d’indulgence
Oublie les offenses
Pardonne et secours
Tes enfants malmenés.
D’où qu’ils viennent
De quelque couleur, qu’ils soient
Fais de la fraternité ta loi
Et de la solidarité ta chaîne.
Pow Wow, le lion est mort ce soir
Dans la Jungle Terrible Jungle
Un jeune rentre au placard
Il n’était pas sage
Comme une image
Alors on l’a isolé au mitard
Rationné par les tortionnaires
De la pénitentiaire
Il n’avait aucune affaire
C’était la misère
À le terroriser ils s’efforcèrent
À le martyriser ils s’appliquèrent
Roué de coups, étranglé, le viol est simulé
Quelle kabbale de cannibales derrière les murs dissimulée.
Dans sa cage, Terrible Sarcophage,
Omar ne peut rien voir
Ni le ciel ni la lumière
Les projecteurs pour éclairage
Les rangées de grillages
Les tôles, les barres
La torture est un art
Les barbelés saignent en prison
La mort pour seul horizon.
Dans la Justice, Terrible Injustice
La vengeance a un code vénal notoire
Elle inflige tant de souffrances
La torture blanche est ritualisée en France
L’incontrôlée clique pénitentiaire
Brise les familles à coup de transferts
Eloigné de sa fille, de sa femme, il ne peut rien y faire
Si loin, pourtant, elles le visitèrent
Dans ce périple, un jour elles dérapèrent
La justice, pleine de vices, ignoble canaille
Ne lui permit pas d’aller aux funérailles.
Dans sa peine, Terrible Peine,
Il subit quotidienne la haine
Aucune présence humaine
Trop isolé, il perd la parole
Il rugit puisqu’on l’immole
Les bourreaux l’ont humilié, déshabillé tous les dix mètres
Annihilé son expression, nié son intimité et son être
En lui ôtant sa dignité, ils ont tué son humanité
Traités comme des animaux sauvages
Certains canent et d’autres attrapent la rage.
Dans ce calvaire, Terrible Univers
Digne de l’âge de la pierre et du fer
Geler dans un frigo l’hiver
Frire dans un four l’été, c’est l’enfer.
Dans ces Terribles Tourments, Terribles Moments
Un instant semble durer inifiniment
À cette douleur indicible
Les S.S. éveillent en lui l’instinct de mort
Il n’a plus aucun remords
Lorsqu’il est relâché de la vallée de la mort
Il a enduré un an de cachot institutionnel
Il a subi les sévices de l’isolement sensoriel
Il s’arroge tous les pouvoirs
Pour détruire ces mouroirs
Dans la Jungle, Terrible Jungle
Un tigre rentre au Tiécar
Il a trop de rage
Va faire un carnage
Dans les prisons Terribles Poisons
Omar s’en va brûler ce soir
La justice envisage de mettre tout le monde en cage
Dès le plus jeune âge
Les arènes de grande Instance
Distribuent les sentences
Qui assouvissent la haine de l’assistance
Les juges infâmes
Les tribunaux en flammes
Le paradoxe d’une société qui prône l’écologie
Et, de l’agonie des vivants, fait l’apologie
GROUND ZERO, Y’A RIEN, Y’A TCHI, Y’A WALOU
Je suis là, dans cette tombe là. Y’a rien de vivant ici. Même pas une plante ni un poisson rouge. Y’a tchi qui me rattache à la vie dans ce cercueil. La lumière ne rentre pas au cachot, il fait sombre, il n’y a que les animaux féroces qui peuvent survivre ici.
Y’a plus un humain dans les parages, il a dû y avoir un carnage. Y’a tchi qui bouge, tout est fixé au sol.
Il n’y a rien qui est adapté à la vie. Il faut muter pour résister à cette atmosphère hostile. Y’a rien à faire ici à part crever. Je suis candidat pour aller sur Mars, même si le trajet dure toute la vie, au moins je me dirigerai quelque part. Ici c’est figé, c’est l’immobilisme, c’est tellement ordonné que le chaos en devient un fantasme si fort qu’on voudrait tout détruire, quitte à se faire exploser.
Y’a walou, c’est ground zéro, quand finira ce tourment ? Je ne vais pas attendre que ma vie se consume à petit feu, je préfère que ce soit au lance-flammes. Quand je vois une foule, je m’imagine kamikaze.
Par cette rébellion je me venge de l’injustice de ne pas pouvoir vivre ma jeunesse.
L’ordre est une fiction mathématique. Je suis le magicien du chaos, car j’ai appris à dompter le néant. Enfermé par une société qui est déstabilisée au moindre accroc, ses fondations vont vaciller à la moindre déflagration. Un vieux sage chinois a dit qu’une société avec beaucoup de lois est sur le déclin.
De mon tombeau, j’aperçois les signes avant-coureurs de ce cataclysme. Quant à moi, je vous épargne mes sarcasmes. Je suis magnanime. La rapacité des juges se chargera de dévorer vos dépouilles.
OMAR LE TIGRE
Omar le Tigre tourne en cage
La journée passée dans sa tombe avec la rage
Impossible de dompter cet animal sauvage
De toute sa force il rugit
Sans cesse il s’entraîne et agit
Surveille le bien regarde derrière toi s’il surgit
Son plan s’improvise dans l’action
Sa phobie c’est de pourrir en détention
Quand il tue il répond à ses pulsions
Il adore mettre à mort
Ne joue pas avec lui mi Amor
La peau d’un homme n’a d’autre valeur que son sang
Il attend de le déchiqueter à pleines dents
Cette odeur le fait tuer quand il la sent
Evite de t’approcher de ses griffes
Car d’un coup de patte il t’agrafe
T’es défiguré le corps lacéré, fais une greffe
Ne le confond pas avec un malfaiteur
C’est juste un honnête prédateur
Qui fait son job de chasseur
Son code de l’honneur, c’est l’Omerta
Il combat de tout son cœur pour la liberta !
Quoi qu’ils disent, quoi qu’ils fassent
Quoi qu’ils disent, quoi qu’ils fassent,
Laisses les parler, on est toujours en place
Elle tripe sur les gangsters mystère
Fait sa prière pour qu’il la serre
Elle use de tous les artifices
De mille ruses, et tape son vice
Déploie un trésor d’imagination
Pour attirer son attention
C’est le jeu de la séduction
Qui est riche en sensations
Son parfum aphrodisiaque
Sur son corps paradisiaque
Va le rendre insomniaque
Elle kiffe le gangster mystère
C’est le gentleman qu’elle préfère
Il approche, tchatche avec classe
Plaisante de l’inviter à Dallas
Elle lui sourit, laisse son phonetél
Il l’appelle pour un cocktail
Ils y font plus ample connaissance
Ce qui accroît leur attirance
Elle apprécie quand il danse
Car ses mouvements sont si intenses
Elle désire tout entier l’embrasser
Mais elle est toute embarrassée
Son cœur bat vite, elle rougit
Elle le kiss, le charme agit
Elle est bouleversée par la magie
Et se sent transportée de désir
C’est une belle nuit de plaisir
Ils s’aimèrent à en mourir
C’est une romance des cités
Dont la force a suscité
Cette vive sensualité
Quoi qu’ils disent, quoi qu’ils fassent,
Laisses les parler, on est toujours en place
Elle est folle à lier du gangster mystère
Qui biz les joailliers de l’hémisphère
Pour l’ouverture laisse les miss faire
Dès que la porte s’ouvre, il la bloque
Fout sa cagoule, sort le Glock
Le bijoutier ouvre les vitrines
Pleines de diams, d’aigues marines
Il s’éclipse dans la berline
Lui offre une rivière sublime
Pour lui plaire sans faire de frime
Elle craque pour le gangster mystère,
Qui des transacs, des affaires
En Colombie, Hollande, en Angleterre
Un peu de rêves hallucinogènes
Dans ce système sans oxygène
Shit, coke, crack, hérïne, taze
De la pasta, la morphine base
Milliardaire dans la camaze
Des villes, des yachts pour sa princesse
Il michetonne tout seul pour sa déesse
Elle est raide dingue du gangster mystère
Qui fait des bracos sur le ter ter
Il attaque les fourgons blindés
Tire à la kalach sur les condés
Une roquette sur le pare brise
Le souffle du C4 défrise
Charge les keufs dans le coffio
Pète première et fout le giro
Audi R56 sur le périph
Il pilote et fume un spliff
Tout l’oseille c’est pour sa go
Qui le flambe au casino
Quoi qu’ils disent, quoi qu’ils fassent
Laisses les parler, on est toujours en place
