
La fleuriste
Mêlé aux effluves des roses blanches rôdait encore le parfum discret du voyageur égaré, un halo de soupçons, des poussières de désirs. Il lui avait demandé le chemin dans un souffle. Elle savait qu'il arrivait maintenant là-haut, la rue ancienne, le silence, les villas grises. Il allait pleuvoir sur la place assombrie. Souffla un vent frileux d'errance et de solitude. Pourquoi veut-elle y mettre dans le bouquet des roses blanches deux ou trois branches inattendues, de ce lilas sauvage qui aime à fleurir dans les terrains vagues ?
Michel Bérard
