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Entre gaieté et tristesse...

Triste, gaie ! Rien ne vaille d’employer de tels mots
Si le monde se méprend sur nos maux.
Quels autres mots pour traduire son état de «pauvreté» ?
Entre gaîté et tristesse, mon cœur balance,
Moi qui étais pourtant très gaie dans mon enfance,
Enjouée d’un rien malgré les épreuves inconscientes,
Moi, qui étais pourtant très souriante dans mon enfance,
D’un sourire confiant jusqu’aux oreilles à tout venant.
L’âge venant, aurai – je changé de comportement
Pour ne plus garder dans les yeux ces étoiles étincelantes,
La venue de mes enfants enchantant mon être mûrissant
Tout pendant que la vie apportait son lot de violences et désenchantements ?
Les réjouissances, cela ne me connaît plus de par cette solitude grandissante,
De par toutes ces potions qu’il me faut prendre,
De par ce monde m’entourant qui ne me connaît plus.
Monde de riches, monde de pauvres,
A qui la faute si je ne suis pas née là où il aurait fallu ?
A qui la faute si je n’ai pas été là quand et où il aurait fallu ?
Aujourd’hui entre deux mondes, Riche ou Pauvre,
Trop pauvre pour les uns et trop riche pour les autres,
La gaieté ne parvient pas à reconquérir un Être qui en a été dépouillé

Mireille Grux