
SOLS DE LA VILLE
Le sol de la ville est une terre…
- Tapis volant-
Le sol de la ville chante une semaille
-Une semaille des champs-
Le sol de la ville est sec de béton
-Généreux de désirs-
Le sol de la ville porte des plantes en surnombre
Ce sont cochères, asphalte, opulentes cheminées, corniches s’emboîtant les unes dans les autres, nouant leurs lignes là où l’âme de la ville trouve son rythme.
Ce sont fenêtres alignées sur d’amples façades
Ce sont rubans d’asphalte posés comme des pansements.
Ce sont, pour sûr, d’érectiles colonnes marquant des périmètres sacrés.
Enfin la ville ; vieux borborygme sorti d’une bouche d’ombre. Masque grimaçant d’où sort une parole toujours à refaire.
Nous t’aimons, nous passants qui passons .
Frappant de tous nos pas ta membrane hululante.
Ta membrane :Je veux dire ton sol
Je veux dire ta peau
Ta peau, vieille outre inconsolée, emplie de phrases, de rues innombrables,de mots pavés, de monuments organiques qui vivent et pensent.
Nous t’aimons , car ce qui a poussé sous ton macadam est flamme dans la nuit.
René Réveilliez
