

Le Printemps des Poètes 2007
Le 24 mars 2007, à la bibliothèque
Robert-Desnos de Montreuil
Quelques-uns des poèmes et des textes
déclamés à cette occasion :
L'amour jardinier
Pour cueillir mes désirs
aux noisettes de ses yeux
et respirer la vie à ses lèvres-feuilles
combien devrais-je encore
parcourir de saisons
avant de découvrir
et entrouvrir
la porte de son jardin
Serais-tu cette fleur que j'oserai créer ?
Entrouvrir la porte de son âme
et découvrir la source en son jardin
irriguer à ses mains à ses seins
mon désert mon désir
remonter l'eau de roche
comme poisson dans sa chevelure
et picorer mes rêves
dans le plus beau verger d'amour
Etais-tu cette rose qui me rend éternel ?
Aux détours de ses chemins d'ombres
sous la ramure parfumée de ses bras
son corps comme l'humus
sait donner l'esprit et la vie
et moi Adam jardinier de son Eden
j'ai vu fleurir mes rêves
en elle
douce terre
Seras-tu cette fleur qui déjà m'a créé ?
Jean LEFÉVRE
Femme
Ah, la balafre de tes belles lèvres
Par où sortent mille et mille tourterelles
Et par où filtre la douceur torrentielle
Des étoiles lointaines et des voyelles

Rosée qui pousse dans le jardin du ciel
Ah, l'abîme clair de tes prunelles
Diamants diamants qui m'ensorcellent...
Et le triangle nu de ton pubis,
Trou noir, Oméga charnel,
Par où je pénètre peu à peu l'infini !
Ton corps est une base de basalte sur laquelle
La mer roule son chapelet de perles
Et y déploie la joie de ses voiles.
Femme, ton beau corps de gazelle
A la pureté de la rosée et du cristal
Et l'infinie beauté de l'éternel.
Emilio TABASCO

La Saint Valentin
Je lui ai dit, je ne t'aime plus
Et c'est irrémédiable,
Puis elle s'est mise toute nue
J'étais tenté que diable
Elle m'a dit des choses
Je tairais ses propos
S'est ouverte telle une rose
J'étais tel un ado
Elle a pris ma main
Avec délicatesse
Tout en gonflant ses seins
S'offrant à mes caresses
J'avais une envie folle, je ne pensais plus qu'à ça
Elle m'a dit, c'est trop tard, goûte à ton célibat.
T'aurais pu attendre
un moment plus propice
Tu vois mon cher et tendre
Moi aussi j'ai du vice
T'aurais pu me faire l'amour
Cela t' aurait fait du bien
T'es plus au goût du jour
Good bye mon Valentin
Et c'est irrémédiable,
Puis elle s'est mise toute nue
J'étais tenté que diable
Elle m'a dit des choses
Je tairais ses propos
S'est ouverte telle une rose
J'étais tel un ado
Elle a pris ma main
Avec délicatesse
Tout en gonflant ses seins
S'offrant à mes caresses
J'avais une envie folle, je ne pensais plus qu'à ça
Elle m'a dit, c'est trop tard, goûte à ton célibat.
T'aurais pu attendre
un moment plus propice
Tu vois mon cher et tendre
Moi aussi j'ai du vice
T'aurais pu me faire l'amour
Cela t' aurait fait du bien
T'es plus au goût du jour
Good bye mon Valentin
Je lui ai dit, je ne t'aime plus, à la saint Valentin
J'ai reçu une paire de claques, puis j'ai sorti le chien
Quand je suis rentré
Elle était toujours là
Elle avait picolé
Ou bien quelque chose comme ça
Elle m'a dit faut qu'on parle
Je n'avais rien à lui dire
Elle est devenue toute pâle
Devant la poêle à frire
Elle m'a laissé la vaisselle
Et m'a privé de foot
J'ai tenté un tu es belle
Elle m'a dit, va te faire foutre.
J'aurais pu attendre
Un moment plus propice
Tu vois ma chère et tendre
Moi aussi j'ai du vice
Je t'avoue mon désamour
Et cela me fait du bien
Quand d'autres se font la cour
A la saint Valentin
J'ai reçu une paire de claques, puis j'ai sorti le chien
Quand je suis rentré
Elle était toujours là
Elle avait picolé
Ou bien quelque chose comme ça
Elle m'a dit faut qu'on parle
Je n'avais rien à lui dire
Elle est devenue toute pâle
Devant la poêle à frire
Elle m'a laissé la vaisselle
Et m'a privé de foot
J'ai tenté un tu es belle
Elle m'a dit, va te faire foutre.
J'aurais pu attendre
Un moment plus propice
Tu vois ma chère et tendre
Moi aussi j'ai du vice
Je t'avoue mon désamour
Et cela me fait du bien
Quand d'autres se font la cour
A la saint Valentin
Jacques ROBERT
Carmina
Carmina, était belle, très belle. Les lueurs de la nuit, comme le grand soleil enorgueillissaient sa peau. Dans la rue, les hommes la suivaient sans même s'en rendre compte. Happés par ses formes solaires, en petites grappes, ils marchaient derrière elle. Sa démarche, c'était le balancé d'un hamac à l'heure de la sieste. Et ses seins, il n'y avait pour les décrire que deux mains arrondies faisant le geste, de les caresser, de les soupeser, accompagné d'un sourire radieux.Cent fois, elle avait gentiment repoussé une main posée sur sa hanche ou son sein. Parmi ceux qui l'approchaient, elle en avait vu rougir, blêmir, bégayer des compliments, s'arrêter là comme pétrifiés, esquisser des gestes étranges, tomber même. Parce qu'une beauté surabondante comme la sienne, ça noie les hommes dans une mer infinie de rêveries et d'images. D'un coup un désir comme enfantin les anime, et ils tombent dans le bonheur triste d'un corps et d'un esprit en quête.
Mais aucun homme n'est le sien, aucun n'a osé lui demander sa main. Ils pensent qu'une femme comme elle, forcément, n'est pas pour eux. Ils savent que le bel et riche Apollon auquel elle peut prétendre n'est pas parmi eux. Mais plus perfidement, chacun d'eux la trouve trop possédée par le regard des autres. Chacun, d'elle, se sent trompé. Au comptoir du bistro, ils ne parlent que d'elle, mais ils masquent leur attrait sous de brutales médisances. Ils la disent un peu putain. Quelqu'un a même osé lui demander de cacher ses charmes pour ramener on ne sais quel calme dans les esprits.
Un jour, fatiguée de tout ce remue-ménage, la belle Carmina décide de s'en aller. Elle enfile sa belle robe rouge et demande que l'on souffle dessous. Les femmes ont soufflé très fort. Sa robe s'est arrondie comme une montgolfière et elle s'est envolée, laissant voir des bas bordés de fine dentelle noire soulignant la blancheur de ses cuisses rotondes.
Les hommes pleuraient tout en applaudissant devant un si beau spectacle. Ils tendaient leurs mains une dernière fois vers elle en signe d'adieu et esquissant encore une caresse. Chacun pleurait, même les femmes. Ce départ fut bien triste et bien beau.
Elle a traversé les nuages, jusqu'au royaume des dieux. Ceux-ci ont d'abord cru voir un archange, mais en la touchant ils constatèrent que c'était une Créature. Nul ne les avait préparés au contact de la chair, ils en furent très bousculés. Les vierges du paradis suffoquèrent de mépris à sa vue, puis s'enhardirent et palpèrent le tissu rouge, enfin caressèrent sa peau et l'embrassèrent. Carmina les avait tirées en un instant de leur très saint ennui et ramené des souvenirs de chair et de désirs. Elles voulurent la garder parmi elles.
Carmina provoqua de grands bouleversements parmi les cohortes divines. Les dieux décidèrent que tant de beauté, tant de désordre, méritaient bien l'enfer. Mais Satan n'en voulut pas. Cette femme n'était pas de son ressort. Dieux et diables se la renvoyèrent.
Carmina qui aimait la tranquillité s'esquiva. Elle redescendit sur terre. On l'attendait, on lui fit fête. Sans elle, la ville était désenchantée. Même les femmes venaient l'embrasser dans la rue, car depuis qu'ils n'avaient plus cette figure de rêve, leurs hommes dépérissaient et ne les regardaient plus.
Carmina se chercha un mari. Elle choisit un maçon aux mains un peu rugueuses, mais grandes et gourmandes. L'élu fut heureux de lui acheter de belles robes rouges qui faisait flamber son regard et celui de la rue.
Monique DUBOST
Cœur braisé
Tes yeux de braise
m'ont mis sur des charbons ardents
Œil pour œil
dent pour dent
Je me consume
à petit feu
te dévorant des yeux
Et mon cœur braisé
brûle à feu doux
d'un amour fou
Tandis que toi
à l'aise
de ton regard ardent
Œil pour œil
dent pour dent
Tu souffles encore
sur les braises
Jacques DÉCRÉAU
Moi je veux qu'on m'aime
Moi je veux qu'on m'aime
De la tête aux pieds
Malgré le temps qui passe
Malgré le temps passé
Malgré la peau qui casse
Et le regard voilé
Le cheveu qui s'efface
Et les dents abîmées
Je ne sors pas indemne
De ce combat perdu
Nul ne peut sur ce thème
Se prétendre invaincu
Mais je veux que l'on m'aime
Malgré tout malgré ça
De cet amour de rêve
Que chacun porte en soi
Albert PESSES
Petite Fille
Toi, petite fille, belle enfant sage, à ton âge, tu t'équilibres sans béquilles, mais plus tard t'en feras les frais, mise à l'écart, (chant: Vilain petit canard) car l'amour, c'est pas ce qu'on t'a donné, mais plus ce dont t'as manqué… Petite fille, toute ta vie ne sera qu'une suite de malheurs répétitifs jusqu'à ce fameux jour fétiche où elle a vu le jour, elle a vu le jour (chant: Elle a vu le jour)… Bout de chou, tu as grandi dans un monde dominé par les tabous. Bouder la vie, t'as essayé, mais c'est pas ce qui t'allait. T'allais te rendre compte, t'allais grandir, t'allais très vite devenir une femme, une femme, femme de courage depuis ton plus jeune âge (chant: Femme de courage depuis ton plus jeune âge)…
Toi, petite fille aux yeux qui pleurent, au regard triste quand entrent en piste ton frère, tes sœurs, tu es là., seule, fusillée de reproches. Des tentatives d'approches, maintes et maintes fois, tu as tenté, essayé d'exister. Une mère présente par la prestance, mais absente pour les mots d'amour trop distancés, un père qui se bat et s'accroche, mais s'égare et parfois devient trop proche… Toi petite fille, l'âme en peine, avec la haine qui coule dans tes veines… Si t'avais su comment si vite t'allais devenir une reine, ma reine parce que t'es ma reine…
Refrain:
T'es ma reine, ma joie, ma peine,
T'es mon règne, mon éternel, je t'aime de toutes les couleurs,
Petite fille, grande femme, écorchée vive,
C'est toi que j'incarne, ivre de vivre.
T'es ma reine, ma joie, ma peine,
T'es mon règne, ma plus grande valeur, je t'aime de toutes les couleurs,
Petite fille, grande femme, écorchée vive,
C'est toi que j'incarne, ivre de vivre…
Petite fille aujourd'hui devenue grande, tu es la réussite incarnée malgré beaucoup de joies gâchées pour le bien que tu as voulu créer, ton bien, ton espoir la perle qui te rattache à la vie, même si souvent elle t'a déçue et que tu en as payé le prix. C'est elle, c'est ta fille, ta grande fille, ta petite fille (chant: Ta petite fille)… Oh elle aussi elle en a commis des erreurs, mais comme elle, pour toi, tu es son seul bonheur! Sa plus grosse erreur, c'est de s'être parfois éloignée (chant: Eloignée), éloignée quand toi tu tentais de te rapprocher. Elle reproduisait ce que toi, petite fille, on te faisait… C'est sûr, ce que tu as vécu, c'est dur. Parfois elle aussi, elle en paie le prix, mais jamais, non jamais elle ne pourra te le reprocher… Petite fille si tu savais, ô combien aujourd'hui, elle rêve de combler tes blessures, je te l'assure… Elle va devenir ton rêve de toujours: une petite fille remplie d'amour…
Refrain:
T'es ma reine, ma joie, ma peine,
T'es mon règne, ma chaleur, je t'aime de toutes les couleurs,
Petite fille, grande femme, écorchée vive,
C'est toi que j'incarne, ivre de vivre.
T'es ma reine, ma joie, ma peine,
T'es mon règne, ma lueur, je t'aime de toutes les couleurs,
Petite fille, grande femme, écorchée vive,
C'est toi que j'incarne, ivre de vivre…
*R€gL!$s@* ______ # RefLet #
® & ® production
Lauréates bis du tournoi (15 ans)
® & ® production
Lauréates bis du tournoi (15 ans)
Pour compte (délaissé)
Navré, à vrai dire, je devrais sourire, délaissé, délesté, seul, pas plus léger parce que le poids de ton absence est ce qui fait la différence...
Coup de semonce et je m'enfonce, c'est table rase et je m'écrase, je sais déjà qu'il n'y aura plus rien…

Vide est ma vie...
Et ma vie vide est traversée par des mannequins, des marionnettes qui me sourient, qui m'aiment bien…
J'veux plus parler, j'veux plus penser, j'veux rester là sans bouger, sans regarder, plus immobile qu'un rocher, minéral...
Est-ce que les pierres ont mal ?
Pierre RÉMY
Un petit amour en fer blanc
Un petit amour en fer blanc
Dont j'étais l'aimant
En somme l'élément
De ce petit amour en fer blanc
Entre ce petit amour en fer blanc
Et moi l'aimant
Surgit l'amant
De ce petit amour en fer blanc
C'est alors que je fis … Pan!
Et une goutte de sang
Prit plaisir en s'attardant
Sur mon petit amour en fer blanc.
Raoul DELEMOTTE
Sérénade
La lune s'est voilée
Mais mon cœur brille aussi net
Qu'une pierre blanche lavée.
Le ruisseau de ta voix murmure.
Vois-tu ce halo que forme la brume autour de l'astre pâle ?
J'y vois les arcs en ciel brisés de tes rires,

La dérive chromatique te tes heurs,
S'étirant vers la nuit.
Absence, scorie du Néant!
Je t'invective et te défie!
Mon cœur partout le retrouvera
Nadia MADAOUI-PAMIES
Reflet
Mes yeux se perdent
dans la lumière des tiens
qui ne font qu'un miroir
et me renvoient mon image
celle d'un reflet
Mes yeux réessayent de se perdre
dans les tiens abyssaux
mais tu me ramènes à la lumière
Tu ne fais que me refléter
Tu m'évites du regard
comme si d'un seul papillonnement
je pouvais faire vaciller tes miroirs.
Tu as peur de te perdre
dans ton reflet
dans la lumière des tiens
qui ne font qu'un miroir
et me renvoient mon image
celle d'un reflet
Mes yeux réessayent de se perdre
dans les tiens abyssaux
mais tu me ramènes à la lumière
Tu ne fais que me refléter
Tu m'évites du regard
comme si d'un seul papillonnement
je pouvais faire vaciller tes miroirs.
Tu as peur de te perdre
dans ton reflet
Tu t'accroches
à la réalité,
pour ne pas t'envoler
Tes sentiments brûlent
pour pouvoir sortir
Tu te rebelles contre toi-même.
Tu veux sortir de ta cage
Alors tout d'un coup
tu t'élances
comme un tigre enragé
pour délivrer tout :
tes sentiments et tes rêves
Et ça passe à côté de moi
à la réalité,
pour ne pas t'envoler
Tes sentiments brûlent
pour pouvoir sortir
Tu te rebelles contre toi-même.
Tu veux sortir de ta cage
Alors tout d'un coup
tu t'élances
comme un tigre enragé
pour délivrer tout :
tes sentiments et tes rêves
Et ça passe à côté de moi
Eline MARX, Lauréate du tournoi